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Les fourmis qui protègent l’eau

Par André Dumouchel

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Qu’ont en commun les fourmis et les employés du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) ? L’abnégation et une capacité de travailler en équipe au profit d’une cause commune beaucoup plus grande que soi.

C’est l’image qui m’est venue en tête à la lecture du plus récent reportage du magazine Source. On y raconte le processus qui a mené à la production du plus récent Rapport sur l’état des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques, déposé en juin dernier. Un travail colossal.

Plus d’une centaine d’employés du MELCCFP (techniciens, biologistes, scientifiques, rédacteurs, etc.) ont participé, d’une façon ou d’une autre, à sa réalisation. Chacun a contribué, selon sa spécialité, à la collecte et au traitement d’une montagne de données issues des différents programmes de suivi gouvernementaux. On m’a d’ailleurs chuchoté que ces tâches ont été réalisées de façon volontaire. C’est d’autant plus admirable que ce travail a permis d’établir des constats clairs sur la qualité de l’eau, la biodiversité et les écosystèmes du Québec.

Certains de ces constats sont encourageants, comme la diminution des risques que posent les pesticides pour les organismes aquatiques du lac Saint-Pierre. D’autres le sont moins : la qualité des cours d’eau en milieu agricole demeure préoccupante.

Au total, 24 indicateurs ont fait l’objet d’une analyse minutieuse et pointue. Une dizaine de directions du MELCCFP ont contribué à ce travail d’équipe. Au cours des deux années ayant précédé le dépôt du rapport, le ministère s’est transformé en véritable fourmilière. Une preuve de l’engagement de ces femmes et de ces hommes envers la protection de cette ressource vitale.

Chapeau bas !

Il faut reconnaître la qualité du travail accompli dans le cadre de cet exercice réalisé tous les cinq ans depuis 2014, comme le prévoit la Loi sur les ressources en eau du Québec.

La transparence dont a fait preuve le ministère mérite également d’être saluée, il me semble. Comme le souligne avec justesse le directeur général de la Fondation Rivières, André Bélanger, la détérioration de certains indicateurs peut dénoter l’échec de politiques publiques. Cette réalité fait bien partie du « polaroïd » du moment que trace le rapport à travers ses faits saillants.

Chapeau bas également au chargé de projet, Charles Mercier, qui ne s’est pas contenté de reproduire la recette du rapport précédent. Il aurait été facile de se limiter au minimum, mais l’équipe a plutôt choisi de tout remettre en question afin de sabrer un grand nombre de pages en élaguant le contenu, sans sacrifier la richesse et la pertinence de l’information.

Bien outillés

Le Rapport sur l’état des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques a l’avantage de donner l’heure juste. Sa publication tous les cinq ans permet en outre de suivre l’évolution de la situation. Un atout précieux pour les décideurs et pour quiconque s’intéresse un tant soit peu au sujet.

Ajoutons à cela la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, l’Atlas de l’eau et le Plan national de l’eau (également le fruit d’un travail d’équipe). Le gouvernement du Québec dispose désormais de solides outils pour protéger et préserver la ressource en eau.

En cette période où prolifèrent la désinformation, TikTok et les vidéos de chats, le rapport, malgré son allure un brin aride, n’en a que plus de valeur. Ce travail de moine offre aux milieux municipaux, gouvernementaux, universitaires et scientifiques des bases fiables et crédibles pour asseoir leurs recherches, leurs prévisions et leurs décisions. Sa valeur dépasse les mots !

Le défi, maintenant, est de le faire connaître et le démocratiser, ce qui en soi est une tâche tout aussi longue et ardue que sa conception. Mais les fourmis du ministère sont déjà à l’œuvre, et nous sommes fiers de leur rendre hommage dans notre plus récent reportage. Car faire découvrir le beau et le bon en environnement, c’est un peu ça, la mission de Source depuis 20 ans.

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